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CHAMBRE A PART ... - Page 19

  • L'Octuor d'ENESCO en concert à LILLE

    Chers amis mélomanes,

    peu d'entre nous l'avons déjà entendu en concert

    aujourd'hui Chambre à part vous le présente, pour son dernier dimanche de la saison

    à l'Auditorium du Palais des Beaux-Arts de Lille,

    le dimanche 21 juin, fête de la musique

    deux concerts à 15h et 17h, un programme Budapest / Bucarest, dans le cadre de l'Europe XXL

     

    à 15h programme :

    Zoltan Kodaly (1882 – 1967), duo pour violon et violoncelle op 7

    Allegro serioso, non troppo
    Adagio
    Presto

    Georges Enesco (1881 – 1955), quatuor à cordes op. 22 n°2

    Molto moderato
    Andante molto sostenuto ed espressivo
    Allegro non troppo mosso
    Con moto molto moderato, energico


    à 17 h programme :

    Zoltan Kodaly, Sérénade pour deux violons et alto, op. 12

    Allegrament – sostenuto ma non troppo
    Lento ma non troppo
    Vivo

    Georges Enesco, octuor à cordes, op. 7

    Très modéré
    Très fougeux
    Lentement
    Mouvement de valse bien rythmée


    par le quatuor Kryptos
    Hanna Drzewiecka
    et Élisabeth Wybou, violons
    Vincent Hepp, alto, Anthony Gröger, violoncelle
    avec
    Alexandre Diaconu et Paul Mayes, violons
    Juliette Danel, ato, Jean-Michel Moulin, violoncelle


    tarifs :  8€ par concert, 12€ les deux, 5€ tarif réduit (12-25 ans, demandeurs emploi)
    gratuit jusque 16ans si vous êtes élèves des écoles de musique (venir avec le carnet)

     

    Merci à Elisabeth Wybou d'avoir trouvé ce texte à propos de l'octuor d'Enesco :

    Cet octuor à cordes tient du défi musical. Du haut de ses 19 ans, Enescu brasse en quatre mouvements enchaînés les neuf thèmes principaux de l'ouvrage, conduisant dans un langage aux savoureuses épices modales un discours polyphonique d'une complexité presque effrayante, tout en gérant une écriture rythmique encore plus subtilement variée que celle de Brahms ! Le plus étonnant, c'est qu'à l'instar de 'La nuit transfigurée' de Schoenberg , l'enchevêtrement général n'occulte jamais le jaillissement de ce chef d'oeuvre juvénile.
    (d'après Gérard Belvire)

     

    et pour ceux que la méditation n'effraie pas, cette maxime de Zoltan Kodaly :

    "Les lois de la morale et des lois de la musique sont les mêmes"

    Si quelqu'un veut bien nous en donner l'explication je lui laisse la tribune le dimanche 21. Qui sait si ce ne sera pas le sujet du baccalauréat de philosophie dans quelques jours !?

     

    venez nombreux partager la musique de chambre avec nous

    musicalement

    Bernard

     

  • La saison 2009-2010 de Chambre à part

    Chers amis fidèles...                         (saison mise à jour le 23 juin 2009 version finale)

    Chambre à part vous offre une saison riche et agrandie. Avec 16 dimanches, 20 concerts et trois lieux, nous espérons combler les voeux des mélomanes.

    Pour cette troisième saison, 2009-2010, nous avons voulu rendre un hommage particulier aux femmes compositrices, souvent méconnues et dont les œuvres sont trop rarement programmées, complétant ainsi la thématique de l’orchestre national de Lille.

    Au conservatoire de Lille, 10 concerts le dimanche matin à 11h, aux programmes éclectiques, vous feront parcourir les répertoires d'Europe, et donneront une large place aux instruments à vent. La collaboration avec les jeunes talents est reconduite cette année pour deux concerts. Enfin nous aurons le grand plaisir d'accueillir David Juritz, violon solo invité de l'onl, le 28 mars.

    Au Palais des Beaux-Arts, à l’occasion de la journée de la femme, le 14 mars sera entièrement consacré à des compositrices. Trois autres dimanches après midi vous proposeront de mettre en regard deux compositeurs : Schubert-Bruckner, Mozart-Bruch et Beethoven-Smetana.

    Un nouveau partenariat avec l'école de musique de Croix sera initié, avec deux superbes récitals, chant  piano et violon piano, le dimanche matin à 11h.

    Chambre à part remercie ses généreux mécènes qui la soutiennent, et les mélomanes chaleureux pour leur fidélité. Soyons toujours plus nombreux à déguster la musique de chambre. Que les concerts du dimanche soient une fête que nous prolongerons ensemble à la sortie des concerts. »

    Ambre Chapart



    Conservatoire 27 septembre "Le destin tragique"

    Fanny Mendelssohn Quatuor à cordes

    Félix Mendelssohn Quatuor à cordes en fa mineur, op.80

    Olivier Lentieul  violon Pierre Delebarre violon Paul Mayes alto Stéphane André violoncelle


    Croix 4 octobre "Sur les ailes du chant"

    Récital lyrique Œuvres de Gluck, Vivaldi, Mozart, Rossini, Donizetti

    Barbara Ducret  soprano Dominique Lo Verde  piano


    Conservatoire 11 octobre "Entente cordiale"

    Louise Farrenc Trio pour clarinette, violoncelle et piano, op.44

    Vaughan Williams Quintette en ré majeur pour clarinette, cor, violon, violoncelle et piano

    Trio Lydéric Dominique Patteyn  piano Paul Mayes  violon Elisabeth Kipfer  violoncelle

    Christian Gossart  clarinette Christophe Danel  cor



    Conservatoire 8 novembre "Haydn et ses héritiers"

    Mel Bonis Matin et soir pour piano et cordes

    Haydn Trio pour piano et cordes no 25 en mi mineur, Hob. XV.12

    Schumann Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur, op.47

    Trio Boréade Anne Secq-Delecroix  piano Yasmine Hammani  violon Clément Vandamme  violoncelle

    Juliette Danel alto



    Conservatoire 22 novembre "Aimez-vous l’alto ?"

    Mozart Quintette à cordes no 2 en ut majeur, K.515

    Brahms Quintette à cordes no 2 en sol majeur, op.111

    Thierry Koehl  violon Delphine Der Avedisyan  violon

    Philippe Loisemant  alto David Corselle  alto Sophie Broïon  violoncell
    e


    Beaux-Arts 6 décembre "Divines longueurs"

    à 15h

    Bruckner Intermezzo pour quintette à cordes

    Schubert Quatuor à cordes no 15 en sol majeur, op.161

    à 17h

    Schubert Mouvement de quatuor à cordes en ut mineur, D.103

    Bruckner Quintette à cordes

    Quatuor Joachim Zbigniew Kornowicz  violon Joanna Rezler  violon

    Marie-Claire Méraud  alto Laurent Ranou  violoncelle

    Paul Mayes  alto



    Conservatoire 10 janvier "Le trombone sort des coulisses"

    De Beethoven à Gershwin

    Quatuor de trombones "Trombonissimo"

    Nicolas Castelin,  Matthias Desféret,  Janusz Greliak,  Yves Bauer


    Conservatoire 17 janvier "Ménage harmonieux"

    Robert Schumann 3 Romances pour violon et piano, op.94,  Lieder

    Clara Schumann 3 Romances pour violon et piano, op.22,  Lieder

    Nobuko Takahashi  soprano Marc Lys  piano Stefan Stalanowski  violon


    Conservatoire 7 février "Paris 1914 - 1924"

    Fauré Trio pour piano et cordes, op.120

    Nadia Boulanger 3 Pièces pour violoncelle et piano

    Lili Boulanger 3 Pièces pour violon et piano

    Ravel Trio pour piano et cordes, op.11

    Marie Lesage  violon Jean-Michel Moulin  violoncelle Jean-Michel Dayez  piano



    Conservatoire - Concert croisé   21 février

    Quatuor à cordes

    Quintette avec deux altos

    Quintette avec deux violoncelles

    Les jeunes talents emmenés par

    Ken Sugita  violon Paul Mayes  alto Elisabeth Kipfer  violoncelle


    Beaux-Arts 14 mars "Honneur aux Dames"

    à 15h

    Elfrida Andrée Quatuor à cordes

    Johanna Müller-Hermann Quatuor à cordes en mi bémol majeur, op. 6 (1908)

    Gracyna Bacewicz Quatuor à cordes no.3 (1947)

    Maddalena Lombardini Quatuor à cordes

    à 17h

    Elena Firsova Quatuor à cordes no.4 "Amoroso" (1989)

    Teresa Carreno Quatuor à cordes en si mineur (1896)

    Germaine Tailleferre Quatuor à cordes (1918)


    Alexandre Diaconu  violon Benjamin Boursier violon

    Paul Mayes  alto Catherine Martin  violoncelle

    Quatuor Bogen

    Caroline Dooghe  violon Emmanuel Van Driessche  violon

    Marie Chastang  alto Clément Vandamme  violoncelle



    Conservatoire 28 mars "American connection"

    Amy Beach Trio pour piano et cordes

    Rebecca Clarke Dumka pour violon, alto et piano

    Dvorak Quatuor pour piano et cordes no 1

    Paulina Pollet  piano David Juritz  violon

    Paul Mayes  alto Jean-Michel Moulin  violoncelle


    Beaux-Arts 25 avril "Rhin et Danube"

    à 15h

    Bruch Quatuor à cordes en mi majeur, op.10

    Mozart Quintette à cordes en ré mineur, K.593

    à 17h

    Bruch Quatuor à cordes en ut mineur, op.9

    Mozart Quintette à cordes en mi bémol majeur, K.614

    Quatuor Accord

    Lucyna Janeczek  violon Ken Sugita violon

    Paul Mayes  alto Catherine Martin  violoncelle

    Quatuor Scaldis

    Brigitte Seghers violon Guy Seghers violon

    Dominique Huybrechts alto Camille Seghers violoncelle



    Croix  16 mai "Salut d’amour"

    Récital violon et piano

    Chantal Vienet  violon Christine Vienet  piano


    Conservatoire - Concert croisé   23 mai

    Ensemble de violoncelles,  jeunes talents avec

    Jean-Michel Moulin  violoncelle


    Beaux-Arts 6 juin "Quatre quatuors inouïs"

    à 15h

    Smetana Quatuor à cordes no 2 en ré mineur

    Beethoven Quatuor à cordes no 10, op.74 « Les harpes »

    à 17h

    Beethoven Quatuor à cordes no 11, op.95 « Serioso»

    Smetana Quatuor à cordes no 1 en mi mineur « De ma vie »

    François Cantault  violon Paul Mayes  violon

    Christelle Rimbert  alto Joanna Ollé  violoncelle

    Quatuor Da Vinci

    Paulina Sokolowska violon Katelijne Vinkeroye violon

    Justyna Janiak alto Elke Wynants violoncelle



    Contact : lesamischambreapart@orange.fr

    tel. 06 07 62 61 25

     

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  • Musique de Chambre polonaise. "Varsovie après guerre"

    Chers amis mélomanes,

    la musique de chambre est bien vivante, encore faut-il la jouer.

    à l'occasion du week-end Varsovie, Chambre à part vous propose d'entendre la musique composée par les polonais après guerre.

    Encore un évènement unique en France, d'autant plus qu'elle sera jouée par plusieurs musiciens polonais...

    Venez donc nombreux à l'Auditorium du Palais des Beaux-Arts, dimanche 24 mai, concerts à 15h et à 17h.

    Toute l'équipe de Chambre à part vous attend pour partager la musique.

    Programmes :

    à 15.00

    Andrzej PANUFNIK  (1914 – 1991) Quatuor à cordes no 3  “Wycinanki”
    Ines Greliak  violon   Aline Janeczek  violon
    Paul Mayes  alto   Alexei Milovanov violoncelle


    Witold LUTOSLAWSKI  (1913 – 1994) "Bukoliki" pour alto et violoncelle
    Paul Mayes  alto    Jean-Michel Moulin  violoncelle

    Tadeusz BAIRD  (1928 – 1981) Quatuor à cordes
    Ines Greliak  violon   Aline Janeczek  violon
    Paul Mayes  alto   Alexei Milovanov violoncelle


    Grazyna BACEWICZ     (1909 – 1969) Quartetto per 4 violoncelli
    Catherine Martin  violoncelle   Claire Martin  violoncelle
    Alexei Milovanov  violoncelle   Jean-Michel Moulin  violoncelle

    à 17.00

    Andrzej PANUFNIK  (1914 – 1967)  Quatuor à cordes no 2  “Messages”
    Stefan Stalanowski  violon   Lucyna Janeczek  violon
    Paul Mayes  alto   Catherine Martin  violoncelle


    Witold LUTOSLAWSKI  (1913 – 1994) Sacher-variation pour violoncelle seul
    Claire Martin  violoncelle

    Tadeusz BAIRD  (1928 – 1981)  Variations en forme de rondo pour quatuor à cordes
    Stefan Stalanowski  violon   Lucyna Janeczek  violon
    Paul Mayes  alto   Catherine Martin  violoncelle


    Grazyna BACEWICZ     (1909 – 1969) Quatuor pour 4 violons
    Stefan Stalanowski  violon   Lucyna Janeczek  violon
    Ines Greliak  violon   Aline Janeczek  violon

     

    Biographies des compositeurs.

    Grazyna Bacewicz.JPGGrazyna BACEWICZ La première compositrice polonaise à atteindre une renommée nationale et internationale, Grazyna Bacewicz (comme Chopin) est issue d’une famille de double nationalité : d’un père lithuanien et d’une mère polonaise. Possédant diverses aptitudes musicales et jouant parallèlement du violon et du piano, elle entreprit ses premières compositions dès l’âge de 13 ans. Quand son père est reparti à Vilnius avec son frère Witold (qui devient le compositeur lithuanien Vytautas Bacevicius) elle choisit la nationalité polonaise.
    Après ses études au Conservatoire de Varsovie, suivant le conseil de Szymanowski, elle part à Paris pour étudier la composition avec Nadia Boulanger. Grâce à une bourse allouée par Paderewski, elle y passe deux ans (1933-1934), pendant lesquels elle suit aussi les cours de violon avec André Touret and Carl Flesch. L’influence française imprègne sa musique, dont le néoclassicisme au contrepoint serré, l’harmonie pimentée et le ton robuste évoquent Roussel, même si la continuité du discours ou de sombres couleurs slaves rappellent aussi respectivement Martinu ou Chostakovitch.
    De retour à Varsovie, elle est nommé violon solo de l’Orchestre de la Radio Polonaise, une position qui lui permet également d’entendre beaucoup de ses compositions. Pendant la deuxième guerre elle continue à composer, tout en se produisant dans des concerts clandestins. Il est important de noter que Grazyna Bacewicz était également une pianiste excellente : elle assurait la création de sa deuxième sonate pour piano, par exemple, et la jouait souvent en concert. Jusqu'en 1955, elle donna des séries de concerts de piano et de violon en Pologne et à l'étranger avant de se consacrer exclusivement à la composition, suite aux blessures subies lors d’un grave accident de voiture. En 1962, elle devient présidente de l'Association des Compositeurs Polonais.
    Son oeuvre, primée de nombreuses fois au niveau national et international, notamment au Concours musical Reine Elisabeth, comprend essentiellement des compositions orchestrales, ainsi qu'un ballet et un opéra radiophonique., mais aussi sept quatuors à cordes et des sonates pour piano et pour violon.
    Le Quartetto per 4 violoncelli (1964) est le fruit de sa fascination pour le riche timbre de l’ensmble de quatre violoncelles, une formation qu’elle voulait populariser. Une autre œuvre similaire est le quatuor pour quatre violons (1971), écrit avec une approche plus pédagogique.

    Vitold Lutoslawski.jpgWitold LUTOSLAWSKI Avec la consolidation d’un état socialiste de type soviétique en Pologne en 1947, Lutoslawski se trouva dans la nécessité de poursuivre son activité de compositeur selon deux voies parallèles. Il subvint aux besoins de sa famille en écrivant de la “musique fonctionnelle”. Ce terme recouvrit une énorme somme de musique de circonstance destinée au théâtre et à des pièces radiodiffusées, ainsi que des musiques de films, des chansons et de simples pièces reposant sur des thèmes traditionnels. Par ailleurs, il concentra tout d'abord son travail “sérieux” sur la Première symphonie, achevée en 1947 mais dénoncée comme “formaliste” selon les critères staliniens. Privé, de ce fait, de tribune où donner ses œuvres de concert sérieuses et abstraites en Pologne, Lutoslawski continua à développer un langage musical et une technique de composition personnels dans le secret de ses esquisses, pendant le reste de l’ère stalinienne.
    Toutefois, ce ne fut pas du fait d’injonctions politiques que Lutoslawski entreprit la composition de ses premières pièces fondées sur le folklore ; il reprit simplement des projets d’avant 1939, parmi lesquels figurait une suite reposant sur des thèmes de la région de Kurpie au nord-est de Varsovie (non loin du berceau de la famille de Lutoslawski).
    Les Bukoliki (Bucoliques) de 1952 furent à l’origine destinées au piano et créées par Lutoslawski lui-même. Les sources dont il s’est inspiré proviennent d’un recueil de chansons kurpiennes rassemblé et publié entre les deux guerres. La façon dont Lutoslawski utilise rythmes croisés et contradictions rythmiques constitue le principal trait caractéristique des Bucoliques. Lutoslawski réunit également la matière d’une œuvre orchestrale qui aboutit finalement au Concerto pour orchestre (1950/54).
    Son arrangement pour alto et violoncelle en fut réalisé en 1962, à la demande informelle de Piatigorsky.
    En 1975 le violoncelliste Mstislav Rostropowitsch invitait plusieurs compositeurs, dont Lutoslawski, à écrire une composition pour célébrer les 70 ans d’un des plus grands sponsors et mécènes de la musique du XXe siècle, le chef d’orchestre suisse Paul Sacher.
    Dans cette œuvre, Lutoslawski traduit les lettres du nom de Sacher's (eS-A-C-H-E-Re en notation allemande) pour créer une série ressemblant à un cantus firmus ; la répétition de cette strate de la série "Sacher" subit des modifications constante de rythmes, régistres et durées tout au long de la pièce.

    Tadeusz Baird.jpgTadeusz BAIRD appartient à cette génération de compositeurs qui s'est trouvée isolée du développement de la nouvelle musique en Europe occidentale et aux États-Unis à partir des années 50, et qui a pratiqué une approche de la musique axée sur l'exploration de la matière sonore et l'affinement du jeu instrumental.  En 1949 il fonda avec Kazimierz Serocki et Jan Krenz le “Groupe 49” dans le but d’écrire de la musique communicative et expressive selon l’idéologie socio-réaliste de l’État. En 1956 il fonda, encore avec Serocki, le festival international de musique contemporaine “L’automne de Varsovie”.
    Baird expérimenta différentes utilisations formelles d'organisation des sonorités, et sa musique suit l'évolution de sa propre vie intérieure. Ilest donc difficile de parler d'un style spécifique à Baird, mais il faut au contraire souligner la multiplicité de sa démarche.
    Un langage plus radical fusionnant avec des nouveaux moyens expressifs est apparu dans son Quatuor à cordes dodécaphonique de 1957, et ce mélange d’émotions fortes, de discipline, d’invention et de spontanéité sont les aspects les plus caractéristiques de sa musique. On le qualifiait de compositeur lyrique et romantique le plus remarquable de cette période-là : lui-même avouait une filiation avec l'œuvre d'Alban Berg et des affinités esthétiques avec les compositions du dernier Chostakovitch.
    Dans un entretien de 1970, Tadeusz Baird écrit :
    “Composer, qu'est-ce que cela signifie pour moi? Des choses très différentes. C'est d'abord un besoin de m'exprimer, un besoin d'une telle force que je le ressens de manière presque physique. Ce sont peut-être les meilleurs moments, ceux où l'imagination se déploie, même si elle ne livre que les contours d'un nouveau morceau. Ce sont ces moments où l'on a l'impression que la musique sera bonne et belle, que l'on est investi du pouvoir presque surnaturel de créer quelque chose à partir du néant. Mais composer, ce sont aussi des mois, souvent des années d'un travail harassant et compliqué consistant à capturer, à matérialiser quelque chose qui par essence est un déni de la matière, une impression, une pensée, une idée fugaces. Enfin, ce sont aussi des moments de fatigue et de découragement. Parfois, c'est un sentiment d'insatisfaction, des périodes de vacuité intellectuelle, d'épuisement, d'anxiété lorsqu'on pense n'avoir plus rien à exprimer.”

    Andrzej Panufnik.jpgAndrzej PANUFNIK Après avoir etudié la direction d’orchestre avec Felix Weingartner à Vienne à la fin des années 30, Andrzej Panufnik diriga les Orchestres Philharmonique de Cracovie et de Varsovie avant de quitter la Pologne en 1954, ne pouvant pas accepter les limitations imposées aux  libertés des  artistes  par  le régime communiste.
    A partir de ce moment, les autorités de la Pologne Populaire ont émis une interdiction d’exécuter et de publier les œuvres de Panufnik et il était également interdit de mentionner son nom dans toutes sortes des publications, dans les émissions de la radio et de la télévision.
    Panufnik s’installa donc en Angleterre où il  continua sa carrière de directeur, entre autres de l’Orchestre Symphonique de Birmingham. Ayant acquis la nationalité britannique en 1977, il est élévé au rang du Chevalier par la Reine Elisabeth II en 1991 et devient Sir Andrej Panufnik.
    Il composa dix symphonies avec une technique travaillée et une oreille hautement cultivée. Cependant, dans une poignée d’œuvres de chambre, nous rencontrons d’autres aspects de ce grand compositeur encore sous-estimé.
    Ses trois quatuors à cordes possèdent les vertus essentielles de la musique de chambre, avec une technique claire et une manipulation logique de la forme. Ils possèdent aussi la vertu plus ample de Panufnik qui consiste à transformer la forme et la technique en exploration de l’émotion humaine et du mystère cosmique.
    Ayant vécu en Angleterre pendant 37 ans, est-il resté un compositeur polonais? Dans un article consacré à Andrzej Panufnik, Tadeusz Kaczynski écrit :
    “Panufnik a déclaré à plusieurs reprises son sentiment d’être polonais – dans ses affirmations et aussi, ce qui est plus important, dans son œuvre. Ses œuvres, à l’exception de quelques pièces écrites sur des textes anglais, ont des liens avec son pays natal par les filiations folkloriques, musicales et religieuses et historiques – au double sens: purement musical et de programme, parce que une partie des œuvres de Panufnik concerne les événements de l‘histoire de sa nation et de sa propre vie. Cette série nationale des œuvres de Panufnik constitue un phénomène unique dans la musique polonaise du XX ème siècle, comparable seulement avec le groupe des polonaises héroïques de Chopin ou avec les opéras nationaux de Moniuszko qui font penser à la peinture de Malczewski ou aux drames historiques de Slowacki.”