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Les rêves de Jacob. De la musique ... peinte !

Chers amis mélomanes,

Avez-vous déjà vu de la musique peinte ? Je peux vous assurer que c'est superbe à voir et entendre. C'est le moment d'amener tous ses amis et la famille, surtout vos enfants, si vous souhaitez qu'ils deviennent artistes.

Dimanche 10 février à 11h au Conservatoire de Lille, place du concert, Les révves de Jacob prendront forme grâce au talent de Marielle Duroule.

Venez nombreux partager cette découverte avec les artistes, et vous pourrez les rencontrer à la sortie autour du verre de l'amitié. Le programme détaillé préparé par Paul Mayes est à lire ci-dessous.

tarif 10€ le concert, tarif réduit 6 € pour les demandeurs d'emploi et 12-25 ans, et profitez encore de l'abonnement Liberté : 6 places de concerts pour 48 €

réservations : lesamischambreapart@orange.fr ou +33 607 626 125

vous pouvez retrouver l'intégralité du programme de la saison en suivant ce lien : saison 2012-2013

à dimanche ! Ambre Chapart

 

Wolfgang Amadeus Mozart  Quatuor pour hautbois et cordes en fa majeur, K.370
Gioacchino Rossini               Sonate pour cordes no 5 en mi bémol majeur
Benjamin Britten                  Phantasy-Quartet pour hautbois et cordes, op.2
Darius Milhaud                     Les rêves de Jacob
Suite choréographique pour hautbois, violon, alto, violoncelle et contrebasse, op.294

Marielle Duroule     peinture et danse
Christophe Moulin   hautbois
Ken Sugita               violon
Paul Mayes              alto
Jean-Michel Moulin violoncelle
Julia Petitjean        contrebasse

 

Mozart.jpgWolfgang Amadeus Mozart composa le quatuor pour hautbois pour son ami, le hautboïste Friedrich Ramm, dont le jeu était “d’une expressivité extraordinaire et d’une légèreté et d’une délicatesse envoûtantes”. Le premier mouvement est dominé par un motif gruppetto léger et joyeux. Ce caractère léger persiste dans l’élaboration contrapuntique d’un quatrième thème vigoureux. Dans le deuxième mouvement ce sont les cordes qui jouent le thème, entourées d’une délicate mélodie jouée par le hautbois. Une cadence introduit le Rondo final pétillant qui possède clairement les caractéristiques du concerto, mettant en valeur le jeu brillant du hautbois. Le développement du hautbois prend toute son ampleur dans la deuxième partie intermittente, quand il accélère sur une mesure en 4/4 alors que les cordes continuent sur leur rythme balancé en 6/8.

Gioacchino Rossini débuta très tôt dans la composition de ses œuvres de musique de chambre. Ses six Sonates à quatre pour deux violons, violoncelle et contrebasse ont, en effet, été composées à Rossini.jpgRavenne en 1804 lors de son séjour chez le contrebassiste Agostino Triossi. Rossini n’avait que douze ans. Elles furent éditées chez Ricordi à Milan en 1825 et 1826 sous le titre de Cinque quartetti originali (il y manquait la troisième sonate en ut majeur). Ces quatuors sont en trois mouvements: le premier rapide ou modéré, le second Andante, et le troisième très vif. Les deux violons s’adjugent le rôle principal mais Rossini n’hésite pas à confier de longs passages de solistes au violoncelle et à la contrebasse, donnant à l’ensemble une sonorité inattendue mais toujours séduisante. Les mouvements rapides sont pétulants et pleins de virtuosité, alors que dans les Andante perce presque toujours une certaine mélancolie. Si la grâce du XVIIIe siècle est encore présente ici, le futur compositeur de théâtre s’affirme cependant, et la perfection formelle de ces Sonates, le traitement des mouvements et leur développement interne annoncent le Rossini de la maturité.

Aujourd’hui nous considérons Benjamin Britten principalement comme un compositeur de musique Benjamin Britten.jpgvocale (opéras, cantates, musique pour chœurs et arrangements de musique folklorique), mais les œuvres du début de sa carrière sont, au contraire, essentiellement instrumentales. Parmi ses premières vingt-cinq compositions importantes, dix-huit sont purement instrumentales et elle sont généralement plus imposantes et plus notoires que les œuvres vocales de la même époque. Le Quatuor-Phantasy a beaucoup contribué au renom du jeune compositeur, qui n’avait que 19 ans au moment de sa composition, en Angleterre d’abord mais également à l’étranger. Composé en 1932, la même année que la Sinfonietta op.1, il est dédié au hautboïste Leon Goossens, qui l’a créé à Londres avec l’International String Quartet pour un enregistrement radio en août 1933. Il a été rejoué à Florence l’année suivante au festival de l’International Society of Contemporary Music : peu de compositeurs ont la chance de voir leur deuxième opus programmé sur une scène internationale.
Le Quatuor-Phantasy est écrit en un seul mouvement. Le nom fait référence aux “Fantaisies”, populaires dans la musique anglaise pour consort de violes au 16e et 17e siècles, et implique une liberté d’imagination musicale. Mais Britten révèle une maturité inattendue dans l’art de combiner deux structures musicales souvent antinomiques : celle de la variation (fantaisie) et celle de la forme sonate. Le mouvement est construit en forme d’arche, terminant comme il commence avec une mélodie du hautbois posée sur un rythme de marche rejoué par les cordes. Ceci encadre la structure sonate, avec exposition et récapitulation clairement perceptibles autour d’un développement qui se transforme d’une manière surprenante en “mouvement lent” central. Son langage musical évolue des gammes modales utilisées par d’autres compositeurs anglais, tels Vaughan Williams et Holst, inspirés de l’héritage de la musique folklorique ainsi que du chant polyphonique élisabéthain, mais il va au delà en incluant des passages de musique tonale  pour caractériser les différents sections de l’œuvre. Sa construction, nullement chaotique, recèle maintes subtilités, en particulier dans la mise en place des tonalités et du cycle des “variations”.

Darius Milhaud est issu de l’une des plus vieilles familles juives de Provence. L’unique fils d’un négociant en amandes et d’une mère née à Marseille, tout deux musiciens amateurs, Darius montre des dons précoces, pour le violon et la composition. En 1909, il part étudier au Conservatoire de Paris, avec Gustave Leroux en harmonie, André Gedalge pour le contrepoint, Charles-Marie Widor pour la Milhaud.jpgcomposition et surtout Paul Dukas pour l’orchestration.
Ces années sont l’occasion de multiples rencontres sur le plan musical et littéraire : il se lie d’amitié avec les musiciens Georges Auric et Arthur Honegger, et avec le poète Léo Latil, tué en 1915 lors de la Première Guerre mondiale. Il fait également la connaissance de Francis Jammes et de Paul Claudel en 1912, auteurs dont il mettra les textes en musique. Cette amitié évolue dans le sens d’une collaboration : Claudel, nommé ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, propose à Milhaud de devenir son secrétaire. Milhaud accepte. Il s’enthousiasme alors pour les musiques sud-américaines, qu’il insère dans les ballets L'Homme et son désir et Le Bœuf sur le toit ainsi que dans la suite de danses Saudades do Brasil
De retour à Paris, il est associé au Groupe des Six, constitué de Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre, sous l’égide de Jean Cocteau. Il officie en tant que chef d’orchestre, critique musical, ou même conférencier, et voyage abondamment. Parallèlement, sa vie sentimentale est comblée par son mariage avec Madeleine, une cousine actrice. Ensemble, ils ont un fils, Daniel, né en 1930.
En 1940, il doit fuir la France occupée, cumulant “l’inscription sur deux listes de proscription : comme juif et comme compositeur d’art dégénéré”. Il part avec sa famille aux États-Unis, où le chef d’orchestre Pierre Monteux l’aide à trouver un poste de professeur de composition au Mills College à Oakland en Californie. Milhaud y aura notamment comme élèves le pianiste de jazz Dave Brubeck, le compositeur de variétés Burt Bacharach, et les fondateurs du minimalisme américain Steve Reich et Philip Glass.
Après la guerre, il retourne en France en 1947, et se voit offrir un poste de professeur de composition au Conservatoire de Paris. Mais en juillet 1948 il retourne aux Etats-Unis afin de participer au festival de Tanglewood, où il rencontre le danseur légendaire Ted Shawn, considéré comme le père de la danse américaine. En 1930, Shawn a fait l’acquisition d’une ferme du 18e siècle dans le Massachussetts nommée Jacob’s Pillow (l’Oreiller de Jacob), où il dirige un festival de danse chaque été jusqu’à sa mort en 1972. Milhaud n’a pu rester que quelques jours à Jacob’s Pillow, mais son hôte a saisi l’occasion pour lui commander une œuvre pour le festival de 1949. C’est ainsi qu’est née la suite chorégraphique Les Rêves de Jacob, composée avec la facilité habituelle de Milhaud entre le 14 et le 29 avril 1949, à Mills College. En mai, une bande, enregistrée avec des membres de l’Orchestre Symphonique de San Francisco, sera envoyée à Shawn pour lui permettre d’élaborer la chorégraphie pour la première, qui a eu lieu le 19 août à Jacob’s Pillow. L’œuvre a été créée en Europe le 29 juin 1950 au festival de l’ISCM à Brussels.

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