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Entendre double

Chers amis mélomanes

Toute l'équipe de Chambre à part vous présente ses meilleurs voeux pour 2013, que cette année vous berce de musiques qui vous rendront la vie plus belle et aussi plus facile.

Nous sommes heureux d'entamer la nouvelle année en musique le dimanche 20 janvier à 11h à l'Auditorium du conservatoire de Lille, place du concert avec un programme qui vous surprendra car vous aurez une impression de double, surprenant !

William Schuman   Quatuor à cordes no 2

Robert Schumann  Märchenerzählungen (Contes féériques) pour alto, clarinette et piano

Bernhard Heiden   Trio-Serenade pour violon, clarinette et piano

Joseph Haydn        Quatuor à cordes en ré mineur, op.42, Hob.III.43

Juliette Danel    alto
Eric Perrier       clarinette
Antoine Sugita  piano     
Ken Sugita        violon
Paul Mayes       violon
Stéphanie Mouchet   violoncelle

le programme détaillé préparé par Paul Mayes est à lire ci-dessous

n'hésitez pas à amener vos amis, famille, voisins, plus on est nombreux et plus la musique est belle, les musiciens et toute l'équipe de Chambre à part vous attendent dimanche 20 janvier pour partager le verre de l'amitié à la sortie

tarif 10€ le concert, tarif réduit 6 € pour les demandeurs d'emploi et 12-25 ans, et profitez encore de l'abonnement Liberté : 6 places de concerts pour 48 €

réservations : lesamischambreapart@orange.fr ou +33 607 626 125

vous pouvez retrouver l'intégralité du programme de la saison en suivant ce lien : saison 2012-2013

Ambre Chapart

William Schuman.jpg  Né en 1910 à New York, William Schuman resta lié de près à la vie artistique de la cité tout au long de sa carrière. Pendant sa jeunesse, il joua du violon, écrivit des chansons populaires et constitua son propre orchestre de danse mais il s’intéressait plus au baseball qu’à la musique – jusqu’au jour où, âgé de dix-neuf ans, il eut l’occasion d’assister à un concert de musique symphonique. À partir de là, le baseball et la musique populaire vinrent en second après la musique de concert. Il fit ses études avec Max Persin et Charles Haubiel, puis à la Columbia University, mais c’est la musique de Roy Harris que Schuman trouva la plus proche de ses ambitions.
Orateur d’un grand charisme, écrivain et pédagogue, il enseigna au Sarah Lawrence College avant de devenir président de la Juilliard School à l’âge de trente-quatre ans. Il réussit à donner un nouvel élan à toutes les activités de la Juilliard avant de la quitter en 1962 pour devenir le premier président du Lincoln Center for the Performing Arts. Là encore, Schuman déploya ses multiples talents et une énergie illimitée pour relever un défi difficile, celui de créer un vrai centre artistique. Après son départ du Lincoln Center en 1969, ses talents d’administrateur étaient très recherchés, en particulier comme champion des causes favorables à la promotion de la musique américaine.
Tout au long d’une carrière d’administrateur et d’enseignant longue et bien remplie, Schuman ne cessa jamais de composer. “La composition a été le continuum” disait-il. Aaron Copland disait à propos des œuvres de son jeune ami et confrère: “ ... seul un Américain a pu les écrire ... Cela s’entend à l’espèce d’optimisme américain qui est à la base de sa musique.” Le catalogue de ses œuvres comporte dix symphonies ainsi que cinq musiques de ballet, des concertos, des œuvres de musique de chambre, des pièces pour orchestre, des pièces vocales et chorales et deux petits opéras. Schuman dit en 1980 : “Ma musique a évolué au fil des années. J’ai abandonné l’écriture tonale, mais la musique est toujours mélodique et conserve la notion de ligne. Il est toujours possible de chanter ma musique. Dans ma vie, je n’ai jamais écrit une note qui n’ait été profondément ressentie.”
William Schuman composa cinq quatuors à cordes (le premier a été retiré du catalogue de ses œuvres) s’échelonnant tout au long de sa carrière de compositeur. Composé en 1937, le Quatuor à cordes n°2 révèle un jeune talent plein de promesses. Bien qu’il ne soit pas encore caractéristique d’une écriture arrivée à pleine maturité (en particulier au plan de l’arrangement), ce quatuor anticipe délicieusement sur la future écriture de Schuman: énergie des rythmes dans le premier mouvement Sinfonia; longueur de la ligne mélodique de l’expressive Passacaglia et conception très personnelle d’une forme traditionnelle dans la Fugue finale.

Les Märchenerzählungen (Contes féériques) de Robert Schumann sont quatre miniatures qui reflètent la découverte par Schumann du Trio Kegelstatt de Mozart, avec sa combinaison d’instruments originale et Robert Schumann.jpgunique jusque-là. Alors que Mozart maîtrisait deux des trois instruments, Robert Schumann ne jouait que du piano (rappelons d’ailleurs qu’une expérience malheureuse visant à assouplir son quatrième doigt mit un terme à sa carrière d’interprète durant sa vingt-troisième année). On ne s’étonnera donc pas de constater qu’à l’exception des trois quatuors à cordes, le piano occupe une place de choix dans ses nombreuses pièces de musique de chambre, qu’il composa presque toutes à partir de 1842. On a souvent vu en Schumann le responsable de la prééminence du piano dans la musique de chambre du dix-neuvième siècle et il est vrai qu’il joua un rôle formateur dans l’évolution musicale de romantiques aussi différents les uns des autres que Tchaïkovski, Smetana, Fauré et Grieg.
Cependant, en 1839 Robert écrit à Clara : “Le piano me devient trop étroit, j’entends souvent dans mes oeuvres d’aujourd’hui toutes sortes de choses que j’ai du mal à évoquer.” Dans les dernières années de sa vie, en commençant avec l’Adagio et Allegro op.70 (1849), Schumann a apparemment trouvé une solution, joignant au piano un instrument mélodique d’un grand caractère qui rompt les entraves. Les Phantasiestücke op.73 avec clarinette, les Romanzen op.94 avec hautbois, les Cinq pièces dans un style populaire pour violoncelle et les Märchenbilder (Images féériques) op.113 avec alto, constituent, de ce point de vue, un cycle dont l’aboutissement est marqué par la double extension sonore de l’opus 132. Les Märchenerzählungen couronne donc cette série de miniatures et nous conduit jusqu’à la veille de l’effondrement psychique du compositeur. Quelques mois seulement après avoir l’avoir achevée, en 1853, Schumann fut conduit dans une maison de santé d’Endenich, où il mourut à l’âge de quarante-six ans.
Par leur inspiration originale comme par la signification de leur titre collectif, les Contes féériques demeurent une énigme. Illustrent-ils un programme précis? Nous ne le saurons sans doute jamais. Ils furent composés en quelques jours seulement pendant le mois d’octobre 1853 et s’équilibrent mutuellement par leur structure, leurs proportions et leurs contrastes pour former un “cycle” plaisant quoiqu’étonnamment bref.

Bernard Heiden.jpg  Né à Frankfurt-am-Main, Bernhard Heiden manifesta un intérêt précoce pour la musique et composa ses premiers morceaux dès l’âge de six ans. Il étudia le piano, le violon et la clarinette (!) ainsi que l’harmonie et la théorie de la musique. Admis à la Hochschule für Musik de Berlin en 1929 à l’âge de 19 ans, il y devint l’élève du plus éminent compositeur allemand de l’époque, Paul Hindemith. En 1933, pendant sa dernière année d’études, le Prix Mendelssohn de composition lui fut décerné et un an plus tard il se maria avec Cola de Joncheere, pianiste et condisciple à la Hochschule.
En 1935 ils quittèrent l’Allemagne nazie pour les Etats-Unis. Ils s’installèrent à Detroit, où Bernhard intégra la faculté du Art Center Music School pour huit ans. Pendant cette période il dirigea également l’Orchestre de Chambre de Detroit, donna des récitals de piano et de clavecin et participa aux concerts de musique de chambre. Naturalisé en 1941, il fut appelé à l’armée américaine en 1943 et devint chef assistant de la fanfare de la 445ème Armée. A la fin des hostilités, Heiden fut admis à l’Université Cornell afin d’étudier la musicologie avec Donald Grout avant de rejoindre la faculté de l’Indiana University School of Music à Bloomington en 1946. Il y resta actif, même après avoir pris sa retraite en 1981, jusqu’à sa mort en 1989.
Fortement influencée par Hindemith, la musique de Heiden est décrite par Nicolas Slominsky comme “néoclassique dans sa structure formelle, et fortement polyphonique dans sa texture ; elle se distingue également par son équilibre formel impeccable  et son instrumentation efficace.” Ses œuvres ont été jouées par les orchestres de Detroit, Pittsburgh, Indianapolis, Saint Louis, Rochester, Chicago et New York ainsi que par de nombreux ensembles et solistes renommés.
Le Trio Serenade a été composé en 1987 ; c’est donc une œuvre tardive qui réunit les trois instruments étudiés lors de son enfance.

L’op. 42 de Joseph Haydn, dont les quatre mouvements ne dépassent pas au total une quinzaine de minutes, est un quatuor tout à fait extraordinaire. Tovey y découvre la même concision toute chargée Joseph Haydn.jpgd’énergie que dans la Sonate en fa dièse majeur op.78 de Beethoven, et sans doute Haydn devait-il avoir une telle partition à son actif avant de parvenir à la formidable dialectique contraction-expansion de son ultime période créatrice.
On sait que Haydn, en 1784, travailla à de brefs quatuors destinés à l’Espagne (dont on ne possède aucune trace). Peut-être le Quatuor en ré mineur op.42, dont le manuscrit autographe est daté de 1785, est-il le seul survivant d’un groupe conçu à l’origine pour répondre à cette commande espagnole. A moins que Haydn, sur la lancée de ses quatuors “espagnols” perdus, et sous le choc de ceux que Mozart s’apprêtait à (ou venait de) lui dédier, n’ait écrit l’op. 42 en 1785 comme œuvre entièrement nouvelle. Chacune de ces hypothèses contient sans doute sa part de vérité. L’autographe en effet, cas rare chez Haydn, présente des corrections d’une encre différente impliquant un travail de recomposition, en particulier dans l’Adagio. L’ouvrage tel que nous le connaissons pourrait bien être la révision réalisée en 1785 d’un original envoyé en Espagne en 1784, et rien n’interdit de penser que Haydn entreprit cette révision après avoir entendu les récents quatuors de Mozart. La première édition parut chez Hoffmeister à Vienne en 1785 ou 1786.

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