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  • La contrebasse à l'honneur

    L'Heure est Grave annonce Chambre à part.

    Dimanche 13 février à 11h au Conservatoire de Lille, place du concert, la contrebasse se fera chantante, dansante, mélodieuse dans le quintette de Dvorak.

    Nous aurons aussi le plaisir d'entendre le trop méconnu Franck Martin dans une Pavane et de découvrir Whilhelm Berger dans son 5e quatuor à cordes.

    Classique et découverte deux raisons supplémentaires de nous rejoindre au concert ce dimanche.

    Frank Martin  Pavane “Couleur du temps”
    Wilhelm Georg Berger  Quatuor à cordes no 5
    Antonín Dvořák  Quintette à cordes en sol majeur, op.77        

    Alexandre Diaconu violon        
    Vera Lopatina violon
    Paul Mayes  alto
    Johanna Ollé violoncelle
    Édouard Macarez contrebasse

    Lisez le programme préparé par Paul Mayes et amenez vos amis pour partager la musique.

    Ambre Chapart

    pour réserver : lesamischambreapart@orange.fr ou tél. 06 07 62 61 25

    pour retrouver le programme de la saison 2010-2011

     

    Franck Martin.JPGNé a Genève, Frank Martin fut le dixième et dernier enfant du pasteur Charles Martin. Avant même d’aller à l’école, il jouait du piano et improvisait. A douze ans il eut l’occasion d’entendre une exécution de la Passion selon Saint Matthieu ; l’émotion ressentie par l’enfant fut décisive et laissa ses traces durant toute la vie du compositeur, pour qui Bach resta le véritable maître. Il étudia les mathématiques et la physique à l’Université de Genève pendant deux ans (selon le souhait de ses parents), tout en travaillant à la composition et en étudiant le piano au Conservatoire de Genève avec Joseph Lauber et Émile Jaques-Dalcroze. Au cours de différents voyages, il découvre les grands courants esthétiques des années vingt, notamment l’impressionnisme. En 1926, il fonde la Société de Musique de chambre de Genève, qu’il dirige comme pianiste et claveciniste pendant dix ans. De 1928 à 1939, il enseigne l’improvisation et le rythme à l’Institut Jaques-Dalcroze, tout en assurant parallèlement des cours au Technicum Moderne et au Conservatoire de Genève. Vers 1932 il se familiarise avec la théorie dodécaphonique de Schönberg, dont il retient certains éléments, sans jamais renier pour autant le sens tonal de la musique. En 1938, il reçoit une commande et écrit le Vin Herbé, un madrigal pour choeur à douze voix, sur une adaptation du Tristan par Joseph Bédier. Cette oeuvre, créée en 1942, dont la technique compositionnelle sera décrite comme “dodécaphonique tonale ou harmonique” attire l’attention internationale sur le compositeur. En 1946, il s’installe en Hollande, et de 1950 à 1957, il enseigne la composition à la Hochschule für Musik de Cologne.
    Martin composa sa brève "Pavane couleur du temps" en 1920. Conçue pour un quintette à cordes, elle fut transcrite pour orchestre en 1954 et il en existe également une version pour piano à quatre mains. Œuvre de jeunesse donc, alors que Martin, après une première période postromantique, explorait la musique impressionniste française, dont l'influence est très reconnaissable. Mais on y trouve déjà, outre les prémices d'une originalité qui deviendra souveraine, l'exigence et la rigueur dont Martin fera preuve toute sa vie.
    Le titre est tiré du conte “Peau d’Âne”, dans lequel la jeune héroïne de l’histoire reçoit des cadeaux d’une fée, parmi lesquels une robe dans la couleur qu’elle souhaite. Elle choisit “couleur du temps”, avec toute l’ambiguité que le mot présente en français. Le chef d’orchestre suisse Ernest Ansermet a écrit ceci à propos de l’œuvre : “Martin fait preuve ici de son talent lyrique : la musique de cet artiste est avant tout mélodie, comme un chant d’un long souffle qui se déploie de tous côtés.” L’auditeur est invité a décider pour lui-même s’il existe une corrélation entre la couleur du titre et et l’air du temps de sa création, à l’issue de la Grande Guerre.


    Wilhelm Georg Berger, altiste, compositeur, musicologue et chef d’orchestre roumain, a suivi les Wilhelm Berger.JPGcours du Conservatoire de Bucarest entre 1948 et 1952. Il a été altiste dans l’Orchestre Philharmonique George Enesco de Bucarest de 1948 à 1958 et dans le Quatuor de l’Union des Compositeurs de 1953 à 1958. De 1968 à 1989, Berger a été secrétaire de l’Union Nationale des Compositeurs et en 1991, il est devenu membre correspondant de L’Académie Roumaine et professeur associé de l’Académie de Musique de Bucarest.
    Il a collaboré avec la radio et la télévision roumaine pour populariser la musique classique et a tenu des conférences en Roumanie et dans l’ancienne R.D.A. Il a également publié des essais et de nombreux articles différentes revues. En qualité de chef d’orchestre, il a dirigé les orchestres symphoniques des principales villes de Roumanie dont Iasi, Brasov, Targu-Mures et Arad et a été membre du jury dans de grands concours nationaux et internationaux.
    Avec son esprit encyclopédique, W.G.Berger est le type même du créateur érudit, ses compositions ayant un style personnel marqué par la nature modale de son langage mélodique et harmonique, développant des mouvements cycliques avec des formes amples à l’allure monumentale. Sa création est basée sur l’expression numérique du Nombre d’Or et de la suite de Fibonacci dans l’organisation tonale et harmonique, mais les paramètres de la durée et du timbre sortent de l’incidence du calcul numérique traités librement.
    Sa prolifique création comprend 21 symphonies, 18 quatuors, oratorios, sonates, concertos, messes et musique pour orgue, et on retiendra aussi les nombreux prix de composition : Monaco 1964 (sonate pour violon), Liège 1965 (sixième quatuor), Bruxelles 1966 -premier prix Reine Elisabeth (concerto pour violon et orchestre). Ses travaux théoriques comprennent des séries de livres sur la sonate, le quatuor à cordes et le concerto.
    En tant que secrétaire de l’Union des compositeurs il a su assurer une certaine indépendance de cet organisme par rapport à l’Etat communiste et il a soutenu de tout son poids, dans des temps très difficiles, le Festival de Musique de Chambre de Brasov et son Concours de Quatuor à Cordes, réputé dans toute l’Europe de l’Est.


    Antonin Dvorak.JPGLe Quintette à cordes op.77 fait partie des œuvres d’Antonin Dvorak au sujet desquelles l’éditeur Simrock a fait une erreur, en leur attribuant des numéros d’opus bien plus élévés que ceux qui devaient leur revenir. Dans le cas présent, d’après l’année 1875 où il a été composé, ce quintette devrait porter le numéro d’opus 18 plutôt que 77. Cependant, ce quintette est la première manifestation d’un abandon de l’influence envahissante de Wagner et des romantiques allemands, au profit d’un retour à l’inspiration nationale tchèque sous l’influence musicale et politique de Smetana. L’œuvre est bâtie sur les quatre mouvements traditionnels (avec le mouvement rapide en second) pour quatuor à cordes et contrebasse. On sait pourtant aujourd’hui que la version d’origine intégrale était en cinq mouvements : le deuxième mouvement, qui était lent - et court -, fut supprimé dans l’édition. L’utilisation de la contrebasse dans un quintette est évidemment très intéressante et extrèmement rare. Dvorak a ici considérablement compliqué sa tâche mais son objectif a été de libérer le violoncelle pour lui permettre de se consacrer à la ligne mélodique. Il lui a donc fallu un autre instrument d’une tonalité grave pour assurer la ligne de la basse. L’œuvre fut créée le 18 mars 1875 à l’Umelecka Deseda (1’Union des Artistes), par un ensemble de cordes dirigé par le leader du Quatuor de Bohême, Frantisek Ondricek.