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  • La 5e saison démarre en Amérique...

    Chers amis mélomanes,

    Du quatuor à cordes et du meilleur, le célèbre Américain de Dvorak, l'inusable Barber et l'étonnant Mishima de Glass, que demander de mieux pour commencer une nouvelle et 5e saison. Dimanche 25 septembre à 11h à l'Auditorium du Conservatoire de Lille, place du concert.

    Oui ! Chambre à part entame sa 5e saison...C'est d'abord grâce à votre fidélité, qui tient à la qualité de la programmation, et à l'abnégation des bénévoles, que cette saison exceptionnelle voit son avènement.

    Vous en trouverez la présentation détaillée et l'intégralité des programmes ici : saison 2011-2012

    N'oubliez pas de laisser vos coordonnées postale et mail si vous voulez être averti des programmes de musique. Profitez des facilités d'abonnement Liberté : 6 concerts à libre choix pour 48€

    Réservez vos places à l'adresse suivante : lesamischambreapart@orange.fr ou au 0607 626 125

    Amenez vos amis et connaissances aux concerts, la musique est encore plus belle à partager. A la sortie des concerts nous échangeons avec les musiciens autour du verre de l'amitié.

    Le concert de musique de chambre est  l'événement musical incontournable du dimanche à Lille.

    Nous vous y attendons

    Ambre Chapart

    Programme du 25 septembre.

    Philip Glass Quatuor à cordes no 3 “Mishima”

    Samuel Barber  Quatuor à cordes, op.11
       
    Antonin Dvorak  Quatuor à cordes no 12 en fa majeur, op.96 “Américain”
       
    Olivier Lentieul  violon
    Annabelle Berthomé-Reynolds  violon
    Paul Mayes  alto
    Jacek Smolarski  violoncelle

     

    Philippe Glass.jpgMême les plus fervents amateurs de la musique de Philip Glass pourraient être surpris d’apprendre que, jusqu’à présent, il a écrit huit quatuors. C’est toutefois vers le quatuor à cordes que Glass - à l’exemple des compositeurs de notre époque dont Bartók, Schoenberg, Chostakovitch et Elliott Carter – s’oriente dans des moments d’introspection profonde vis-à-vis de lui-même et de sa musique. « Ce qui est curieux », explique Glass, « c’est que les quatuors à cordes ont toujours eu cet effet sur les compositeurs. Je ne sais vraiment pas pourquoi sauf qu’il est presque impossible d’ignorer le phénomène. Les compositeurs du passé l’ont ressenti et il en va de même pour moi ».
    Les quatuors à cordes de Philip Glass constituent donc ses pièces les plus intimes. En tant que compositeur très en vue, ayant peut-être exercé la plus profonde influence sur la musique d’opéra de notre époque et ayant participé depuis longtemps aux spectacles à grand déploiement, Glass utilise les quatuors pour poser le regard sur lui-même et sur sa façon de composer.
    Le troisième Quatuor à cordes de Glass est adapté à partir de sa partition de 1985 pour la bande musicale de Mishima, le film de Paul Schrader. Le film, construit autour du suicide théâtral de Yukio Mishima, est une biographie de l’écrivain japonais controversé émaillée de mises en scène de ses nouvelles. Pour les trois éléments, Glass a choisi d’écrire trois types différents de musique : un grand orchestre accompagne les nouvelles et une formation à cordes se concentre sur le dernier jour, mais c’est le quatuor à cordes qui caractérise la vie de Mishima et de ceux qui y ont pénétré (le quatuor faisant fusion à la fin avec l’orchestre à cordes pour célébrer la mort de Mishima). Encore une fois, Glass a trouvé naturel que le quatuor à cordes reflète les aspects les plus personnels du film. Mais en dépit de quelques connotations spécifiques à la musique du film - un thème pour la grand-mère de Mishima, une musique sur laquelle Mishima pratique ses exercices de musculation et finalement, une musique dans laquelle Mishima déclame son serment solennel à la tradition conservatrice - Glass affirme qu’il a aussi conçu les sections pour quatuor à cordes comme une musique indépendante qui peut former une pièce de concert à part entière.

    Élève du Curtis Institute de 1924 à 1932, Samuel Barber s’est rapidement affirmé comme un adepte Samuel Barber.jpgdu néo-romantisme, qui caractérise ses premières œuvres. Même si son langage peut paraître plus audacieux après les années 1940, avec des tentatives de polytonalité, voire de dodécaphonisme, sa musique n’en conserve pas moins une dimension fondamentalement classique que l’auteur voulait au service de l’expression la plus directe. Couvert d’honneurs aux États-Unis (Prix de Rome américain, Prix Pulitzer, Prix Guggenheim), son œuvre n’a jamais réussi à s’imposer en Europe (si ce n’est en Grande-Bretagne), et se situe, de par son académisme, en retrait par rapport à celle de ses contemporains Copland et Carter.
    La musique de chambre de Barber concerne essentiellement les premières années de sa production et reste secondaire, le compositeur se montrant beaucoup plus à l’aise dans le répertoire symphonique. Si Barber s’est intéressé à plusieurs reprises à la formation du quatuor à cordes, seul l’Opus 11 peut prétendre à cette appellation : dès 1931, le jeune compositeur avait requis cet ensemble pour soutenir la mise en musique d’un poème de Matthew Arnold (Dover Beach, que nous avons joué il y a un an), partition dans laquelle les cordes soulignent l’expressivité du texte chanté par un baryton. Par ailleurs les catalogues mentionnent un deuxième quatuor, contemporain de la Sonate pour piano (1947), mais qui a été laissé inachevé par l’auteur.
    Le Quatuor à cordes op. 11, en si mineur, fut écrit en 1936 près de Salzbourg, et créé en décembre de la même année, à Rome, par le Quatuor ProArte. Il est conçu en deux parties : le Molto allegro e appassionato initial, indéniablement le mouvement le plus original, peut séduire par son aspect dramatique, lointainement beethovénien, mais que colorient une harmonie et un pathos néoromantique conduisant à un amalgame parfois curieux. La seconde partie débute avec le célèbre Adagio, réorchestré en 1938 pour Arturo Toscanini (qui lui donna la popularité que l’on sait). Un retour abrégé du premier Allegro lui succède, pour fermer cette œuvre originale qui reste néanmins en marge du répertoire du quatuor à cordes.

    Antonin Dvorak.jpg“Je suis content. C’est allé vite.” Ainsi s’exclame Antonin Dvorak sur le dernier feuillet de la partition de son quatuor “américain”. Cela a été rapide, en effet : tout juste quinze jours séparent les premières ébauches de la réalisation finale, le 23 juin 1893 ! Ce douzième quatuor en Fa majeur op. 96 voit le jour au cours des premières vacances d’été que Dvorak passe  à Spillville, petite bourgade de l’Iowa fondée deux siècles plus tôt par des Frères Moraves fuyant les guerres de religion d'Europe Centrale.
    C’est dans cette atmosphère familière que le compositeur tchèque se remet de sa première et difficile saison à la tête du conservatoire national de New York, ville étonnante pour le Tchèque aux origines modestes et peu habitué à la modernité urbaine.
    Le douzième quatuor est une oeuvre heureuse qui reflète l'état d'esprit du compositeur dans cette période de détente. Comme pour la symphonie du Nouveau Monde récemment achevée, et le quintette op. 97 qui suivra immédiatement ce quatuor, Dvorak s'inspire des musiques indiennes et noires qu’il découvre alors, comme en témoigne l'utilisation fréquente de la gamme pentatonique et des rythmes syncopés.
    Cette inspiration est perceptible dès le premier thème entonné par l’alto au début de l’Allegro ma non troppo tandis que le scherzo, Molto vivace est, semble-t-il, inspiré par des danses indiennes que Dvorak aurait eu l’occasion d’écouter à Spillville. Le second thème de ce même mouvement est une imitation du chant d’un petit oiseau local, la tangara écarlate.
    Cela fait maintenant plus d’un siècle que cette œuvre fait à juste titre partie du répertoire de tous les quatuors à cordes. On peut simplement regretter que cela soit au détriment des autres quatuors de Dvorak, auteur de plus d’une quinzaine de compositions pour cette formation.

    Logos 2011-2012 en bloc.jpg